• Que s’est-il passé, petite fille ? A quel terrible moment as-tu perdu ton regard vif, dur mais heureux sur le monde ? A quel moment la triste et tortueuse corruption maladive a-t-elle pris position dans ta cervelle ?

    J’ignorais que tu pouvais te perdre. Mille et une tâches de rousseur sur tes joues reflétaient tes espoirs et tes gestes. Que s’est-il passé, petite fille, pour que tout à l’intérieur de toi tu te sois perdue, gisante dans les méandres de tes croyances… Peut-être même ne sont-elles plus croyances mais mirages, amèrement mais habilement assemblés les uns aux autres pour te faire croire à un oasis dans ce que tu sais être un désert. J’ignorais que tu pouvais te perdre.

    A quel moment précis, dis-moi, as-tu décidé de te tourner vers tes ombres pour en délaisser tes lumières ? Comment aurais-je pu imaginer que je sois devenue l’objet de tes ombres, comment pouvais-je penser que tu perdrais la vue, celle de l’âme, celle du Vrai, celle qui unit les cœurs…

    Comment sont-ils, les mirages ? Sont-ils beaux à ce point pour que tu t’y abandonnes, laissant derrière toi la réalité des dunes de sable, rondes et mouvantes mais immuables ?

    Que s’est-il passé, petite fille…


    Photo : Tout est encore possible. Tous droits réservés, Keridwen.


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  • Le nihilisme est un fanatisme

    Le nihilisme est un fanatisme

    Bien souvent nous sommes amenés à nous poser la question de nos croyances. A chaque passage devant une papeterie un magasine féminin nous demande « Et vous, croyez-vous en votre destin ? », à chaque page tournée dans le journal quotidien, un horoscope nous indique si notre journée sera merveilleuse ou désastreuse, à chaque film fantastique vu au cinéma une bande d’amis se demande si les fantômes et les vampires existent réellement, se disant que l’imaginaire se base sur une certaine réalité… Ainsi, notre vie quotidienne nous pose la question suivante : En quoi croyons-nous ? La question paraît secondaire et pourtant elle influence notre pensée. La croyance est vue par certains penseurs de notre société occidentale comme un bien grand mal, trompant l’individu et le menant à la soumission par la manipulation. Pourtant, quelle que soit la forme que prenne cette croyance elle peut être bénéfique : religion, astrologie, guérison, médiumnité… Chacune de ces croyances (parmi tant d’autres) peuvent apporter à l’Homme de nombreux espoirs et des réponses. Des réponses erronées ? Qui le sait ? Comment peut-on dire qu’une chose est universellement fausse sous  prétexte que rien ne l’a encore prouvée comme étant vraie ? Quand Galilée a annoncé à la communauté scientifique que la terre était ronde, n’a-t-il pas été pris pour un idiot superstitieux aux croyances infantiles ? Pourtant, quelques temps plus tard l’Homme inventa les outils nécessaires pour prouver les dires de ce cher Galilée. Ceci s’est répété de nombreuses fois dans l’histoire de l’Homme, et malgré cela la communauté scientifique prend encore le risque d’infirmer des hypothèses sans avoir les moyens de prouver qu’elles sont fausses ? Et combien même le seraient-elles, jusqu’à quel point le scientifique peut-il juger de la réalité d’un homme ? J’irai plus loin encore : si la croyance rendait l’Homme plus heureux qu’il ne le serait sans elle ? Bien sûr, il existe des dérives liées à la croyance et la manipulation d’individus par son biais, je pense aux sectes. Mais n’existe-t-il pas des dérives liées à des faits humains dits scientifiques ? L’économie, aussi mathématique soit-elle, ne présente t-elle pas l’occasion pour certains dirigeants et intellectuels de contrôler des individus ?

    Il existe des dérives dans toutes choses que ce monde fait exister, mais est-ce là une raison pour chercher à éradiquer ou à juger chaque pensée, chaque croyance, chaque construction de l’Homme ? Je me souviens d’un homme qui a voulu faire dominer sa réalité…C’était il y a moins d’un siècle de cela. Alors que dire du nihiliste qui juge que sa réalité (dans laquelle ce qui existe est ce qui est prouvé scientifiquement et transmis avec soin dans des revues professionnelles) est la seule méritant d’exister ? Que dire de celui qui croit qu’il ne croit en rien ? N’est-ce pas une croyance et un fanatisme que d’affirmer que toute croyance est fausse, et qu’elle mène au « mal » ? Comment affirmer que l’expérience dite mystique d’un Homme est le fruit de son imagination, à moins de vivre dans sa tête, et de penser pouvoir contrôler son esprit ?

    Est-il important pour celui qui s’équilibre dans sa croyance de reconnaître qu’aucune preuve scientifique n’a été montrée… Si le croyant est plus heureux que le nihiliste bien informé, alors je préfère encore savoir croire et m’en rendre plus épanouie. 

    Photo : Le mage. Modèle : Maël Hougron. Tous droits réservés Keridwen.

     


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    Pourquoi avons nous peur de la laideur ?



    Pourquoi avons-nous peur de la « laideur » ?

     

    Voilà une question bien plus compliquée qu’il n’y paraît. Nombreux diront que la laideur ne fait pas peur, que ceux qui la rejettent sont soumis aux influences sociétales et qu’ils devraient savoir s’en défaire. Pourtant, chaque jour prouve que l’Homme est dérangé par ce qui n’est pas harmonieux, ce qui sort de la norme esthétique, et ce quelle que soit l’époque et ces normes. Oui, à chaque époque ses goûts et sa «beauté » mais certaines « laideurs » transcendent les choix esthétiques de tous temps. Avant de continuer, j’aimerais simplement éclaircir un point que je pense important : la « laideur » telle que je la nomme ici est le mot pour parler de tout ce qui dans le corps d’une personne peut être disharmonieux, au point de déranger l’Homme. Je ne parle donc pas ici de charme ou de charisme, qui sont bien différents de la notion de « beauté » puisqu’ils se retrouvent d’une manière ou d’une autre dans chaque individu. Ainsi, ne sois pas choqué Lecteur si j’emploi le terme de « laideur », mais je dois bien nommer ce qui me fait écrire aujourd’hui.

    Nombreux penseurs, chercheurs et professionnels des Sciences Humaines ont mené des recherches sur diverses problématiques liées à l’harmonie ou la disharmonie d’un corps, d’un visage. On peut retrouver parmi ces recherches des faits choquants sur nos agissements quotidiens, tant au niveau du recrutement (un individu dit « beau », à diplôme équivalent, aura plus de chances d’être embauché qu’un individu dit « laid »), des gestes (un individu dit « laid » subira plus de cruauté de notre part, et ce de manière inconsciente ; une étude avec des enfants a été menée sur ce sujet), que des relations amicales et surtout amoureuses (un individu ira vers un individu harmonieux pour créer une relation : ceci est un reste de nos instincts animaux pour le choix du partenaire sexuel, qui se doit d’être le plus fort et le plus en santé possible, ce qui est relié à la beauté. Tout comme les oiseaux femelles choisissent leur mâle en fonction de la vivacité des couleurs de leurs plumes, signe de bonne santé). Bref, toute notre vie nous avons des actes et des comportements peu « nobles » auprès des personnes laides. Je n’accuse personne, car la plupart du temps nous le faisons inconsciemment et sans aucune mauvaise pensée, mais hélas nous le faisons tous. Si tel est le cas, alors il est justifié de se demander pourquoi la laideur dérange l’Homme au plus profond de son inconscient.

     

    La disharmonie est associée à la différence, à ce qui n’est pas aisément identifiable et catégorisable pour notre mental peu habitué à ce qui lui est étranger. Lorsque nous sommes face à une personne dont le corps ou le visage nous semble disharmonieux nous ne savons plus comment agir, nous perdons tout naturel dans la communication, et essayons de contrôler nos paroles afin de ne rien dire qui puisse avoir un lien avec cette apparence…Bien sûr, ceci n’est vrai que lors des premières rencontres avec la personne, et non tout au long de la relation qui est construite avec elle. Prenons l’exemple d’un visage brûlé et dont tous les traits ont été effacés, transformés : Cette laideur nous fascine, nous inquiète et nous met mal à l’aise. Nous avons l’impression bien souvent de ressentir le malaise de l’autre, nous allons parfois jusqu’à culpabiliser ce qui s’exprimera par le rejet violent ou bien l’ignorance de l’autre. Mais si nous devons côtoyer cette personne dans le temps, cette apparence ne prend plus autant de place dans l’échange et le malaise diminue : le visage devient connu, catégorisable et bien que différent il est quelque part plus habituel.

     

    Les personnes atteintes de handicap affectant leur harmonie physique vivent cela chaque jour, c’est ce qu’ils appellent le « regard des autres ». Comment pourraient-ils bien le vivre puisque cela ne fait que leur renvoyer leur handicap, leur différence, leur manque d’amour ? Mais comment reprocher à celui qui les regarde de ressentir cela ? Son angoisse est présente et bien qu’il se batte entre cette dernière et sa raison (« pourquoi je réagis ainsi, il est comme moi après tout ») le comportement de crainte prend bien souvent le pas sur le comportement empathique. Combien de personnes « trop sensibles » ne peuvent supporter la vue du handicap ? J’en ai bien souvent croisé, et cela n’avait rien à voir avec un rejet pur et simple mais bien avec le malaise d’être « normal » face à quelqu’un qui n’en a pas eu la chance. Alors, donnons-nous le droit de nous sentir mal face à l’inconnu et à la différence, mais tentons un peu plus chaque jour d’aller vers elle afin de la rendre familière, et de rencontrer l’individu et sa richesse qui se cache sous une enveloppe de chaire.

     

    Apprenons à changer notre regard pour le former à voir ce qui doit être vu. C’est ainsi que nous pourrons intégrer ceux qui ne se sentent pas comme les autres et qui en souffrent, que nous pourrons aimer et offrir de la tendresse à l’homme et la femme en fauteuil, brûlé, accidenté, handicapé qui ne demande que quelques étreintes amicales et amoureuses… Aujourd’hui, ces personnes souffrent du mal de la sensualité et de longs débats sont menés pour savoir s’ils peuvent y avoir accès : les aidants sexuels sont considérés comme malsains et sont interdits en France. Mais vous, comment vous sentiriez vous si jamais personne ne vous touchais ? Ne vous embrassais ? Ne vous faisais l’Amour ? Et si la laideur ne nous faisait plus peur, pourquoi aurions-nous besoins de prostitution pour les « laids » ou d’aidants sexuels pour les handicapés ? Aujourd’hui, ces « prostitutions » ne sont-elles pas à encadrer et à encourager afin de permettre l’accès au bonheur de la sensualité à ceux qui en manquent cruellement ?

     

    Qu’il soit beau ou laid, l’Homme n’en reste pas moins un Homme.



    Photo : Le Masque ; Tous droits réservés Keridwen.


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  • La doctrine secrète

     

    La vieille femme regardait le mouvement des arbres à travers les fenêtres couvertes de gouttelettes de pluie. Le vent soufflait fort en ce matin de décembre, et la ville semblait habitée par le vide. Pourtant, une agitation se faisait sentir. Quelques piétons chargés de sacs de voyage s’afféraient  sur les trottoirs, se bousculant les uns les autres. La femme tourna la tête vers le hall et soupira en posant son regard sur la foule oppressante qui fourmillait. Les visages étaient crispés par l’attente, et le vent ne cessait de souffler tout son saoul, ne se souciant pas de la vie de ces petites gens ici-bas.

    La vieille femme posa son regard sur la grosse horloge de la gare : il était 8h. Elle aurait déjà dû être dans le train qui la mènerait à Londres, où elle devait assister à une cérémonie en l’honneur des Arts et de la Scène. L’horloge de la gare semblait s’être arrêtée, et Nancy –notre vieille dame – ne la quittait plus des yeux. L’onirisme vint alors à elle, s’enveloppant autour des aiguilles de la gigantesque comtoise, se dandinant le long des heures, des minutes et des secondes. Les verres de ses lunettes rondes se fumèrent, brouillant sa vue déjà si usée. A côté d’elle, un homme fumait la pipe et les volutes de fumée bleue s’était hâtées de venir jouer avec l’instant rêveur de Nancy.

    1895. Les vieilles rues de Londres étaient éclairées par un soleil timide et naissant. Quelques rayons chauds et doux venaient taper contre la fenêtre et éclairer un vieux bouquin sur le bureau en bois de palissandre. Nancy, assise près de la cheminée dans laquelle un feu ronronnait, souriait en regardant ce spectacle. Le soleil était rare en Angleterre, surtout en cette période de l’année. Elle se leva avec grâce et vint s’appuyer contre le bureau. Le vieux livre que les rayons du soleil avaient éveillé n’était pas anodin. Couvert de poussière, on ne pouvait discerner son titre, alors Nancy passa un mouchoir en tissu sur sa couverture de cuir. Ceci dévoila ces mots : « La Doctrine Secrète ». Nancy sentit son ventre se nouer. Elle n’avait pas ouvert ce livre depuis la mort de son père. Pourtant, ce dernier avait insisté sur l’importance pour Nancy d’en faire la lecture. Mais la jeune femme sentait en elle une peur qu’elle ne pouvait expliquer, et à peine exprimer. Ce livre était resté là depuis quatre longues années, depuis ce triste jour où elle avait dû faire ses adieux à son géniteur. Nancy se détourna du livre et partit dans sa chambre, dans laquelle elle trouva, délicatement installée sur son lit, une magnifique robe de soirée bleue turquoise. Nancy sourit, c’était sans doute un cadeau du Comte de Narckley, qui avait promis de venir la voir jouer au théâtre le soir même. Nancy était une comédienne et danseuse renommée et elle ne manquait pas d’admirateurs. Hélas, ils pouvaient être beaux, jeunes, riches et plein d’intelligence, elle ne trouvait pas un seul homme qui puisse lui apporter le bonheur qu’elle attendait. Ce bonheur elle ne le trouvait que sur scène, absorbée par le public, transpirant sous les projecteurs, crachant son cœur pour émouvoir ses spectateurs et balançant son corps au rythme de la musique pour oublier son esprit. Nostalgique de ce qu’elle ne vivait pas avec un homme, elle enfila la robe avec douceur et habilité. La robe laissait voir ses épaules et offrait un décolleté le long de son dos jusqu’à ses hanches. Puis elle se coiffa, se maquilla et enfila une paire de fines chaussures qui semblaient la faire s’élever sur un nuage. Ce soir, elle jouerait au théâtre du Dorset Garden, dans la célèbre pièce de Cyrano de Bergerac parue la même année. Elle claqua la porte de sa maison et s’engouffra dans le fiacre qui l’attendait pour la conduire à sa dernière répétition avant la représentation…

    Nancy posa sa main sur sa joue qu’elle sentait si chaude. De lisse et couleur pêche, elle sentit sous ses doigts les marques du temps sillonner sa peau. Nancy s’était en effet sortie de son songe, de son passé. Elle sourit doucement et s’avança jusqu’au quais de la gare pour y prendre le train qu’elle guettait depuis si tôt déjà.

    C’est une histoire terminée, une fin ignorée, un passé à découvrir.


    Photo : L'envol. Tous droits réservés Keridwen.


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    pensées : La colère.

    Si j’écris ces quelques mots aujourd’hui, c’est après un certain nombre d’heures à réfléchir à la manière dont je pourrais les agencer. Je ne souhaite nullement faire un jugement de qui ou de quoi que ce soit, seulement exposer ici des idées qui me traversent l’esprit depuis quelques jours. Je parlerai de la colère. Oh, si je le désirais je pourrais écrire des centaines de pages sur ce sujet, mais ici je tenterai de faire bref afin d’économiser vos yeux, lecteur.

    La colère est l’émotion que je vois de façon récurrente ces derniers temps. Elle ne se traduit pas nécessairement par des cris ou de la violence, mais par de petites choses qui s’infiltrent sinueusement dans les rapports entre les gens, dans les rapports au monde et à la vie. La colère se cache derrière maints mots et discours. Elle se mêle souvent à la peur, aussi.

    Mais venons-en au fait. Dans un pays, un monde même, où les choses changent et s’avèrent difficiles, il s’agit de survivre et de maintenir notre bonheur à flot. Aujourd’hui, certains éléments vitaux sont en France menacés. Il devient difficile de trouver un logement, en tant que salarié, étant données les lois qui s’accumulent pour assurer que le propriétaire sera bel et bien payé. La peur de ce dernier est justifiée par un pays en crise qui revendique la sécurité à tout va. Que deviendrons-nous si le type qui loue l’appartement ne paie pas ? Comment ferais-je pour payer les études de mes enfants et mon soin mensuel pour  mon dos ? Qui me dit que ce type n’est pas d’un voyou, un escroc ou un malade qui ne sera pas capable de se souvenir quand il faudra payer ? Soit. Je n’accuse pas cet homme là de sa peur. Mais s’il devient impossible de se loger sans faire jouer la fraude, de nos jours, c’est tout de même un problème. L’homme, travaillant, méritant son salaire, n’a donc pas la chance d’avoir un toit où vivre comme il se doit ? Mais alors, qu’en est-il de l’homme qui n’a pas la chance d’obtenir un emploi ? Pas d’emploi, pas de salaire, pas d’activité dans sa vie pour égayer ses journées, pour les rendre moins mornes…et pas de foyer : juste un pauvre trou dans un HLM. Tous ces problèmes là existent bel et bien, et ce depuis longtemps, mais aujourd’hui chacun se sent un peu plus concerné chaque jour, chacun réalise que cela le touche personnellement…et chacun est en colère. Il ne s’agit pas ici d’énumérer les problématiques de notre société actuelle, mais j’en ai cité deux pour donner un exemple simple.

    La question est la suivante : Comment dans un monde où la peur et la frustration prennent le dessus peut-on éviter de se mettre en colère ? D’ailleurs, est-il nécessaire d’éviter la colère ?

    C’est une question complexe et ardue à exprimer. La colère se retrouve chaque jour dans nos rapports aux autres, à travers de petites piques qui se font de plus en plus fréquentes. N’aviez-vous pas remarqué ? Je vois l’agressivité sur le net quotidiennement. Le net est d’ailleurs le meilleur endroit pour la remarquer : chacun, anonymement ou presque, se permet de décharger sa colère et sa peur sur des forums, sur Facebook… L’énergie collective qui entre alors en jeu devient malsaine. On ressent une constante tension, et cette dernière n’est que très rarement justifiée par ce qui semble la déclencher. Nos rapports entre humains redeviennent des rapports animaux, instinctuels, et primaires. Il ne s’agit pas de juger ou de refuser notre colère, mais il s’agit surement de s’apercevoir de cette manière que l’on a de communiquer entre nous. Finalement, ne cherchons-nous pas tous la même chose ? Une vie simple et saine, avec de quoi se nourrir, de quoi se loger et être entourés de nos proches ? Je suppose que nul ne le niera, c’est ce que veut l’Homme : être aimé. Alors, qu’est-ce qui dans ce flot épais entre économie, politique et débats philosophiques nous fait tant nous mettre en colère ? A quel moment exactement perdons-nous le sentiment que l’on pourra être aimé ? A quel moment perdons-nous pied ?

    Réaliser nos peurs et nos colères est un moyen pour nous de les dissiper et de les partager. Je pense qu’aujourd’hui il est important que chacun d’entre nous s’ouvre à l’autre plus que jamais, et ne s’enterre pas dans un individualisme profond et aveugle. Je pense que pour comprendre notre monde et nos craintes il faut aller à la rencontre de ces dernières et cesser de porter un jugement sur ce qui pourrait sembler être « la cause de TOUS les problèmes ». Ce n’est ni la faute des chômeurs, ni la faute des arabes, ni la faute des sectes ni même des handicapés et du « nabot qu’est au pouvoir ». Rejeter la faute sur le premier qui a bon dos est le meilleur moyen d’entretenir nos colères et nos peurs.

    Par expérience, je sais que rien ne vaut mieux que d’aller voir et d’aller comprendre ce/ceux qui nous posent problème. Le problème en question finit par s’envoler, éclairé par une réalité frappante qui n’aura de cesse de nous apprendre que, sur notre si jolie terre, chacun ici désire la même chose : être aimé. 

     

    photo : Colère. Tous droits réservés Keridwenn.


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