• Pensées : La colère.

     

    pensées : La colère.

    Si j’écris ces quelques mots aujourd’hui, c’est après un certain nombre d’heures à réfléchir à la manière dont je pourrais les agencer. Je ne souhaite nullement faire un jugement de qui ou de quoi que ce soit, seulement exposer ici des idées qui me traversent l’esprit depuis quelques jours. Je parlerai de la colère. Oh, si je le désirais je pourrais écrire des centaines de pages sur ce sujet, mais ici je tenterai de faire bref afin d’économiser vos yeux, lecteur.

    La colère est l’émotion que je vois de façon récurrente ces derniers temps. Elle ne se traduit pas nécessairement par des cris ou de la violence, mais par de petites choses qui s’infiltrent sinueusement dans les rapports entre les gens, dans les rapports au monde et à la vie. La colère se cache derrière maints mots et discours. Elle se mêle souvent à la peur, aussi.

    Mais venons-en au fait. Dans un pays, un monde même, où les choses changent et s’avèrent difficiles, il s’agit de survivre et de maintenir notre bonheur à flot. Aujourd’hui, certains éléments vitaux sont en France menacés. Il devient difficile de trouver un logement, en tant que salarié, étant données les lois qui s’accumulent pour assurer que le propriétaire sera bel et bien payé. La peur de ce dernier est justifiée par un pays en crise qui revendique la sécurité à tout va. Que deviendrons-nous si le type qui loue l’appartement ne paie pas ? Comment ferais-je pour payer les études de mes enfants et mon soin mensuel pour  mon dos ? Qui me dit que ce type n’est pas d’un voyou, un escroc ou un malade qui ne sera pas capable de se souvenir quand il faudra payer ? Soit. Je n’accuse pas cet homme là de sa peur. Mais s’il devient impossible de se loger sans faire jouer la fraude, de nos jours, c’est tout de même un problème. L’homme, travaillant, méritant son salaire, n’a donc pas la chance d’avoir un toit où vivre comme il se doit ? Mais alors, qu’en est-il de l’homme qui n’a pas la chance d’obtenir un emploi ? Pas d’emploi, pas de salaire, pas d’activité dans sa vie pour égayer ses journées, pour les rendre moins mornes…et pas de foyer : juste un pauvre trou dans un HLM. Tous ces problèmes là existent bel et bien, et ce depuis longtemps, mais aujourd’hui chacun se sent un peu plus concerné chaque jour, chacun réalise que cela le touche personnellement…et chacun est en colère. Il ne s’agit pas ici d’énumérer les problématiques de notre société actuelle, mais j’en ai cité deux pour donner un exemple simple.

    La question est la suivante : Comment dans un monde où la peur et la frustration prennent le dessus peut-on éviter de se mettre en colère ? D’ailleurs, est-il nécessaire d’éviter la colère ?

    C’est une question complexe et ardue à exprimer. La colère se retrouve chaque jour dans nos rapports aux autres, à travers de petites piques qui se font de plus en plus fréquentes. N’aviez-vous pas remarqué ? Je vois l’agressivité sur le net quotidiennement. Le net est d’ailleurs le meilleur endroit pour la remarquer : chacun, anonymement ou presque, se permet de décharger sa colère et sa peur sur des forums, sur Facebook… L’énergie collective qui entre alors en jeu devient malsaine. On ressent une constante tension, et cette dernière n’est que très rarement justifiée par ce qui semble la déclencher. Nos rapports entre humains redeviennent des rapports animaux, instinctuels, et primaires. Il ne s’agit pas de juger ou de refuser notre colère, mais il s’agit surement de s’apercevoir de cette manière que l’on a de communiquer entre nous. Finalement, ne cherchons-nous pas tous la même chose ? Une vie simple et saine, avec de quoi se nourrir, de quoi se loger et être entourés de nos proches ? Je suppose que nul ne le niera, c’est ce que veut l’Homme : être aimé. Alors, qu’est-ce qui dans ce flot épais entre économie, politique et débats philosophiques nous fait tant nous mettre en colère ? A quel moment exactement perdons-nous le sentiment que l’on pourra être aimé ? A quel moment perdons-nous pied ?

    Réaliser nos peurs et nos colères est un moyen pour nous de les dissiper et de les partager. Je pense qu’aujourd’hui il est important que chacun d’entre nous s’ouvre à l’autre plus que jamais, et ne s’enterre pas dans un individualisme profond et aveugle. Je pense que pour comprendre notre monde et nos craintes il faut aller à la rencontre de ces dernières et cesser de porter un jugement sur ce qui pourrait sembler être « la cause de TOUS les problèmes ». Ce n’est ni la faute des chômeurs, ni la faute des arabes, ni la faute des sectes ni même des handicapés et du « nabot qu’est au pouvoir ». Rejeter la faute sur le premier qui a bon dos est le meilleur moyen d’entretenir nos colères et nos peurs.

    Par expérience, je sais que rien ne vaut mieux que d’aller voir et d’aller comprendre ce/ceux qui nous posent problème. Le problème en question finit par s’envoler, éclairé par une réalité frappante qui n’aura de cesse de nous apprendre que, sur notre si jolie terre, chacun ici désire la même chose : être aimé. 

     

    photo : Colère. Tous droits réservés Keridwenn.


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  • Commentaires

    1
    poutsy
    Lundi 21 Novembre 2011 à 20:46

    C'est un profond bouleversement qui entraine l'émergence d'une réalité plus grande. Les forces en jeu ne sont même plus celles des humains, même ceux qui sont soi-disant au "pouvoir" ne laisseront derrière eux que des souvenirs bons ou mauvais et... Des cendres! C'est un rêve que nous habitons et il n'y a en fait que notre propre "je".

    Certains se sont mal aimés eux même et ils ont pensé que la Vie leur devait quelque chose. Comment dire qu'ils sont la Vie et qu'il n'est nul besoin de la prendre?

    Après ça ou plutôt en dessous de ça, il y a des réactions, seulement des réactions! C'est un Rêve! Mais nous jouons dedans.

     

    Merci pour ton Âme, pour ta Présence

    Bhagavati

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